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Enseigner l'anglais, en perfectionnant son espagnol

6 novembre 2008

Annik Gareau

Valérie Raymond, étudiante à la Faculté d'éducation, part dans quelques jours pour Monterrey au Mexique, afin d'effectuer un stage de six semaines en enseignement de l'anglais langue seconde. Valérie séjournera dans une famille d'accueil. Elle est très excitée à l'idée de découvrir la culture latino-américaine, la cuisine mexicaine, le climat tropical, et aussi de perfectionner son espagnol.

Pendant un peu plus d'un mois, Valérie prendra en charge l'enseignement de l'anglais dans une école primaire semi-privée du Mexique. L'avant-midi, les élèves reçoivent un enseignement régulier dans la langue primaire, l'espagnol, et l'après-midi est destiné exclusivement à des activités d'apprentissage de la langue seconde, l'anglais. L'un des défis auquel sera confrontée Valérie, c'est qu'elle devra revenir à la «vieille méthode». En effet, elle a été formée avec la réforme, qui consiste principalement à l'apprentissage par projets. Elle n'a donc pas appris l'enseignement magistral, qui est resté la façon de faire au Mexique. Pour la durée de son mandat au Mexique, Valérie devra mettre de côté la réforme, qui demande aux enseignants de concevoir des projets qui permettent aux élèves d'apprendre par eux-mêmes.

Le don de soi

Si Valérie a choisi d'effectuer son stage au Mexique, c'est entre autres parce qu'elle est très sensible aux problématiques mondiales et que l'aide humanitaire lui tient beaucoup à cœur. Elle a participé au programme Katimavik, qui consiste à faire neuf mois de volontariat. Elle a aussi participé à des projets de volontariat réalisés par Chantiers jeunesse. Elle s'implique activement au sein de l'organisme Ingénieurs sans frontière, qui a pour mission le développement international. Et, récemment, elle a effectué un stage de quatre mois en Afrique en développement humanitaire.

Valérie est revenue d'Afrique au début septembre, alors que les cours étaient déjà commencés. Une session d'université intensive l'attendait et déjà, en fin de semaine prochaine, elle quitte pour le Mexique alors que la session n'est pas finie.

Durant son court retour à Sherbrooke, Valérie a repris ses activités au sein d'Ingénieurs sans frontières. Elle a même été présidente par intérim. Pour l'Halloween, elle a distribué du chocolat équitable aux gens pour les sensibiliser au commerce équitable. En plus de ses études, c'est presque 40 heures par semaine qu'elle consacre au volontariat.

Bien qu'elle ait à cœur l'aide internationale, qui vise particulièrement les pays du Sud, elle n'est pas sans savoir que la pauvreté est aussi une réalité du Québec. Valérie compte bien s'impliquer pour faire une différence ici. Elle aimerait beaucoup enseigner aux premières nations ou aux Inuits.

De l'Afrique à l'Amérique

Son séjour au Burkina Faso a permis à Valérie de comparer les structures de l'école québécoise et de l'école africaine. «Ici, on a tous la chance d'aller à l'école, alors que là-bas, j'ai rencontré beaucoup de jeunes qui n'avaient jamais fréquenté l'école parce que toute la journée, ils essaient de survivre, ils travaillent, ils vont chercher de l'eau», explique-t-elle. Elle a tiré plusieurs leçons de son voyage en Afrique et en garde des souvenirs marquants : «Les jeunes Africains voient l'école comme une véritable chance : jusqu'à 23 h, le garçon de 10 ans de ma famille d'accueil faisait ses travaux scolaires à la lumière d'une chandelle.»

Le système scolaire du Québec fait l'objet de critiques. Valérie consent que notre système présente des lacunes, mais il n'y a pas de comparaison possible avec celui de l'Afrique : «J'ai vu des classes de 140 élèves où les professeurs ne pouvaient même pas circuler dans les allées tellement l'espace était restreint. Pour eux, ce serait un véritable cadeau du ciel d'avoir seulement 34 élèves dans une classe.»

Originaire du Bas-du-Fleuve, Valérie a choisi le baccalauréat en enseignement de l'anglais langue seconde de l'UdeS pour la possibilité d'alterner la formation théorique et les stages. «Je ne pense pas qu'on puisse se lancer dans une carrière en enseignement seulement en maîtrisant la matière enseignée. Les cours de psychologie et de pédagogie, entre autres, sont quant à moi très pertinents.» Elle apprécie grandement la possibilité de faire un stage hors Québec en 3année du programme. Une opportunité qu'elle ne voulait pas manquer et qui fait certainement le bonheur de plusieurs étudiantes et étudiants.